Bien, mais quèsaco ce métier ?
Il s’agit d’inventorier la biodiversité présente dans un espace donné. De la même manière qu’il est possible de réaliser un inventaire de produits disponibles dans un magasin, il s’agit d’inventorier des végétaux et des animaux, dans leur milieu de vie naturel. La différence est que ces espèces sont parfois petites, peu visibles et/ou dotées d’une (très) bonne capacité de déplacement. Toutes ne sont alors pas visibles au premier coup d’œil et il est nécessaire de rechercher leur présence. Heureusement, certaines laissent des traces : empreintes, nids, œufs, crottes, poils accrochés aux fils barbelés, plumes tombées au sol, ou encore mues. Autant de bons indices pour évaluer si l’espèce utilise le site pour se reproduire, s’alimenter, se déplacer.
D’autres espèces ne se montrent qu’à certaines périodes de l’année, comme les fleurs printanières par exemple, ou certains moments de la journée ou de la nuit, comme les chauves-souris, les insectes nocturnes. Mais la liste est rarement exhaustive tant la biodiversité est vaste : du sol à la cime des arbres, des milieux aquatiques au éboulis de pierres, des espèces sont présentes partout.
Finalement, les inventaires de terrain c’est un peu comme jouer les détectives dont l’enquête se déroule dans un vaste terrain de jeu : carrière, zone d’activités, espaces verts, cours d’eau, espaces agricoles. Sur place, les observations sont le plus souvent visuelles, mais il faut aussi savoir écouter et repérer d’où provienne les chants et cris pour détecter la présence de certaines espèces, être attentif à un insecte, un oiseau qui passe en vol, aux changements de conditions au sol pour espérer trouver quelques plantes bien spécifiques.
La panoplie de terrain peut être quelque peu encombrante : longue-vue, paire de jumelles pour les oiseaux, filet à insecte, nappe de battage pour les invertébrés, épuisettes pour les espèces aquatiques, … Bref, autant dire qu’il faut une certaine dose de rapidité pour se délester de tout ça et poursuivre la libellule qui vient de vous passer sous le nez ! En complément, des dispositifs spécifiques sont parfois les bienvenus : piège-photos pour les mammifères, pose de plaque à reptiles, enregistreurs à ultra-sons pour les chauves-souris...
Et concrètement au CPIE, ça donne quoi ?
En 2020, des projets d’étude de la biodiversité ont été engagés avec plusieurs acteurs de notre territoire :
Les zones d'activités économiques :
Un inventaire de biodiversité sur la zone d’activités économiques de Montifaut. Dans le cadre de sa labellisation Territoire Engagé pour la Nature, la Communauté de communes du Pays de Pouzauges a fait appel au CPIE pour réaliser un inventaire de biodiversité dans la ZAE de Montifaut, en vue de la requalification d’une partie de la zone en espace de nature.
Les carrières
Le CPIE est intervenu sur 8 sites d’extraction localisés en Vendée et en Deux-Sèvres, gérés par 4 sociétés partenaires. Ces études ont concerné : des inventaires de milieux naturels, des suivis de la faune et la flore, des préconisations de prise en compte des enjeux écologiques, des conseils auprès des gestionnaires sur la valorisation de leur foncier à travers des solutions favorables à la biodiversité, la sensibilisation et la formation des équipes techniques.
Les espaces verts
Dans le cadre de sa labellisation Territoire Engagé pour la Nature, la Communauté de communes du Pays de Pouzauges a missionné le CPIE pour réaliser des inventaires de la biodiversité sur 5 espaces verts des communes de St-Michel-Mont-Mercure, la Flocellière, Saint-Mesmin, Montournais et Pouzauges.
Des inventaires sont aussi menés dans les zones humides, les cours d'eau ou les prairies... des lieux plus ou moins insolites selon le type de projet.