L’Ephippigère carénée, cette sauterelle mélomane qui se cache dans nos haies

Un bruit de vieille porte qui grince dans un buisson ou une haie ? Vous avez sans doute entendu l’Ephippigère carénée, un insecte de la famille des sauterelles !

Ephippigère carénée… Et oui, encore un nom scientifique « tiré par les cheveux » que personne n’arrive jamais à retenir… Pourtant, une fois l’étymologie comprise et l’insecte sous le nez, tout s’éclaire ! 

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Ephippios (grec) veut dire « selle de cheval » ou « couverture », et gerere (latin) signifie « porter ». 
Traduction donc : « un insecte qui porte une selle de cheval… » Il est même possible de faire encore plus court, puisque certains l’appellent tout simplement « Porte-selle ». 

Le Porte-selle (ou Ephippigère carénée) porte bien son nom…




Mais alors pourquoi lui avoir cherché un nom scientifique si compliqué ? Eh bien, tout simplement parce-qu’il existe plusieurs espèces de porte-selles ! Deux pour être plus exacte en Vendée. Mais l’autre, l’Ephippigère des vignes, est tout même beaucoup plus rare et localisée, donc il y a moins de chances de pouvoir l’observer dans le bocage. 

Quel est donc maintenant le rapport entre la selle de cheval et la porte qui grince ? Le chant ! Ou plutôt la stridulation puisqu’il s’agit d’un insecte.



Tout d’abord, il faut savoir que les éphippigères portent de toutes petites ailes. Tellement ridicules qu’on les dit même atrophiées! Pas sympa « Dame nature » de les avoir privées d’élégantes longues ailes en dentelle, leur interdisant par la même occasion toute possibilité d’envol… Mais il a bien fallu s’en contenter. Alors la pauvre bête, à défaut de pouvoir voler comme un hélico est devenue violoniste ! 

Le mécanisme est d’ailleurs plutôt bien huilé même si le chant qui en résulte, lui, ne le paraît vraiment… Une des ailes qui fait office d’archet frotte la seconde qui est comme une corde vibrante. Le tout étant placé sous une superbe caisse de résonnance : la fameuse selle de cheval ! La photo parle d’elle-même non ?!



Il en résulte alors un son grinçant, audible à plusieurs dizaines de mètres, répété toute la journée dans les haies ensoleillées du bocage, et cela dure de la fin de l’été jusqu’aux premières gelées de l’automne.

D’ailleurs, autrefois dans les campagnes de l’Ouest de la France, alors que le jour des enfants était le jeudi (avant 1974), cette sauterelle qui devait être observée ou du moins entendue plus facilement ce jour de la semaine propice aux balades, était appelée « jeudi » ! Beaucoup plus simple qu’Ephippigère carénée !

Alors peut-être que ces prochains jours, la curiosité (qui n’est pas un vilain défaut !) vous poussera à vous rapprocher du doux grincement du notre sauterelle mélomane pour tenter de l’apercevoir en vrai. Mais sachez qu’il faudra vous munir d’une once de patience car la bête a beau avoir un physique de sumo et des yeux blancs qui pourraient laisser croire qu’elle est frappée de cécité, elle voit au contraire parfaitement bien et s’arrêtera de chanter dès qu’elle décidera que vous êtes assez prêt d’elle… Mais fort heureusement, la mémoire lui faisant défaut et si vous parvenez à vous faire oublier, au bout d’une ou deux minutes elle se remettra à chanter comme si de rien n’était. Vous pourrez alors peut-être l’observer et même la manipuler car, comme toutes les sauterelles, elle est bien sûr inoffensive.

 

CPIE Sèvre et Bocage

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