Attention, ceci n'est pas une châtaigne...
Crédit photos: Hérisson d'Europe Erinaceus europaeus - CHASSELOUP Pierre.
Un glouton dans mon jardin ?
En temps normal, le hérisson consomme de 60 à 90 g de nourriture par jour. Mais il peut en ingérer 3 fois plus les journées d’automne afin de stocker de la graisse pour lui permettre d’affronter ses 4 mois d’hibernation (octobre/novembre-mars/ avril).
Vers de terre, limaces, escargots, chenilles et autres insectes sont un vrai festin pour cet omnivore !
Quand la température extérieure descend aux alentours de 15°C, que les nuits s’allongent et que la nourriture se raréfie, le hérisson entre progressivement en état de semi-léthargie, puis il entre complétement en dormance en dessous de 5 à 10 degrés.
Que se passe t-il dans son corps ?
Lorsqu’il entre en hibernation, son corps passe en quelques heures d’environ 35°C à 4°C et son métabolisme se met au ralenti afin de consommer un minimum de ressources. Il pourra ainsi dépenser l’énergie d’une journée printanière en plus de 3-4 mois.
Son rythme cardiaque, lui, passera de 150 à 280 pulsations par minute à seulement 5 battements par minute. Il alternera des phases de respiration et d’apnée d’environ 1 heure (et pouvant aller jusqu’à 23 heures).
Tout au long de la période hivernale, le hérisson va alterner des phases de sommeil et de réveil. Ces dernières, plus ou moins fréquentes et longues, sont liées à des variations de température ou à des perturbations de son environnement. La durée nécessaire à son réveil peut durer jusqu’à 12 heures et il restera ensuite éveillé deux jours maximum avant de remettre son métabolisme au repos.
Lors d’une vague de froid par exemple, son métabolisme remettra en activité les fonctions de l’animal pour ne pas qu’il meurt de froid. Cela lui coûtera beaucoup d’énergie et nécessitera qu’il parte à la recherche d’aliments pour compenser et pouvoir reprendre le cours de son hibernation dans de bonnes conditions, en prévoyant suffisamment de ressources pour lui permettre de sortir, au printemps, de sa tanière.
CE QUE JE PEUX FAIRE :
Si vous avez des hérissons chez vous, veillez donc à ne jamais le déranger pendant cette période afin qu’il ne gaspille pas cette énergie vitale.
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L’importance d’une bonne isolation thermique
Pour construire son nid, le hérisson choisit un lieu abrité des vents, de la pluie, des inondations et peu exposé aux variations brutales des températures. Il peut s’agir d’un terrier qui a été abandonné, d’un tas de pierres, d’une haie, d’un amas de branches et de feuilles mortes…
Il y accumule ensuite des herbes sèches ainsi que des feuilles qui constituent un excellent isolant afin d’éviter les variations de température et de maintenir l’intérieur de son abri entre 1 et 5°C.
CE QUE JE PEUX FAIRE :
Réserver un coin de nature dans votre jardin avec des feuilles, des branches, des planques aidera le hérisson à bien se préparer pour l’hiver. Des modèles de gîtes à hérisson sont également disponibles sur Internet si vous souhaitez en fabriquer un ou réaménager votre tas de bois au fond du jardin en hébergement insolite pour hérisson. |
Un petit-déjeuner copieux !
Lors de leur réveil, les hérissons ont perdu environ 40% de leur masse corporelle. ll leur faut donc ingurgiter une grande quantité de nourriture et de l’eau afin de combler leurs besoins vitaux. Cette période est d’autant plus importante pour la survie de l’espèce car c’est au printemps que commence leur période de reproduction.
CE QUE JE PEUX FAIRE :
Chacun d’entre nous peut aider les hérissons à affronter leur retour à la vie normale en laissant à certains endroits quelques petits récipients d’eau peu profonds car leur réhydratation est fondamentale. Nous pouvons aussi créer des passages à hérisson dans nos clôtures pour faciliter la connexion de nos jardins à la nature environnante.
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